Il est assez rare de trouver un bon article dans le Monde. Pour le coup, il ne s’agit pas du quotidien, mais du magazine hebdomadaire, qui a effectué une enquête assez honnête au sein de la communauté Saint Martin, cette fraternité sacerdotale florissante. Quelques chiffres, relevés dans l’article :
- Trente et un nouveaux inscrits cette année (contre quatre il y a dix ans), et déjà les candidatures affluent pour la rentrée prochaine
- Le séminaire compte à lui seul 85 élèves quand il ne s’en recense que 650 dans toute la France
Le journaliste termine son article en évoquant la méfiance épiscopale à l’égard de cette communauté, dans laquelle les prêtres portent la soutane sans complexe, chantent le grégorien et sont viscéralement attachés à Rome :
« L’épiscopat français, lui, s’est longtemps montré méfiant envers cette communauté, jugée par trop militante et rétrograde. Elle n’avait le soutien que de l’aile conservatrice des évêques. Mais de plus en plus de diocèses en manque de prêtres demandent aujourd’hui la venue de ces commandos en soutane. « Trente-trois évêques me proposent des paroisses », assure Paul Préaux. Un évêque issu du mouvement vient même d’être nommé à Bayonne, non sans quelques remous sur place. L’aile gauche de l’Eglise s’inquiète de ce qu’elle estime être une contamination de l’intérieur par l’esprit réactionnaire.
Benoît XVI avait conforté la communauté dans son assurance doctrinale, son intransigeance diront ses détracteurs. Le pape François, lui, exprime sa volonté de porter la bonne parole dans l’espace public, d’utiliser l’image. La communauté Saint-Martin se sent ainsi dans l’air du temps. »
